Pape François

Pour aimer nos chefs, il faut d’abord les connaître. Aujourd’hui, tournons-nous vers le premier de nos chefs, le plus près de Dieu, vers le Pape. Connaissez-vous bien ce qu’est un pape ? Non seulement nous devons le connaître, mais nous devons l’aimer. Ce texte de catéchisme publié dans la revue Le patronage de 1937 nous donne des éclairages accessibles aux enfants pour mieux connaître celui qui est à la tête de l’Eglise catholique.

Parlons du Pape, pour lequel, par tradition, la France a, de tout temps, montré tant de déférence et de filiale « dévotion ». La dévotion au Pape est un trésor que, de génération en génération, se sont transmis les familles chrétiennes de chez nous. C’est la note de notre catholicisme, il est loyalement, filialement, amoureusement romain. 

Les points clés pour connaître le pape

  • Le mot pape vient du bas latin papa, qui vient, lui-même, du grec pappas, et signifie père. Ce titre est donné à l’Évêque de Rome.
  • Originairement, ce nom était donné à tous les évêques, ou du moins aux patriarches et archevêques ; il a été, finalement, réservé à Rome. De là vient le mot papauté, qui désigne et la dignité du pape et son gouvernement.
  • Les papes reçoivent différents titres : vicaire de Jésus-Christ, successeur de Pierre, évêque universel, souverain pontife, pasteur suprême. Depuis Grégoire-le-Grand (590-604), appellent, eux-mêmes, Serviteurs des serviteurs de Dieu. Tous ces titres nous disent ce que doit être pour nous le Pape, et pourquoi il doit être traité avec un respect tout particulier. Il nous parle au nom du Seigneur, il a les prérogatives particulières du chef des Apôtres, il est tout dévoué à notre service, comme un père pour ses enfants. Pour nous, fidèles, ces titres ne sont pas seulement des désignations reçues, ils marquent et révèlent des choses profondes.
Tiare du pape
  • En parlant au Pape, on se sert de l’expression Très Saint Père, et l’on désigne sa personne par ces mots : Sa Sainteté, Votre Sainteté. Il est le chef des chrétiens, qui étaient désignés par l’épithète de « saints » à l’origine.
  • Le Pape est vêtu de blanc. Il a un anneau que l’on nomme l’anneau du pêcheur, en souvenir du pêcheur que fut saint Pierre. Sa coiffure de cérémonie est la tiare (photo ci-contre), qui porte une triple couronne. Il avance, les jours de grandes cérémonies, sur un siège porté sur des épaules d’hommes, la sedia gestatoria.
  • Le Pape habite le Vatican, qui est, depuis quelques années, un État. Sa demeure de campagne est Castel-Gandolfo.

La papauté a été instaurée par Jésus, avec saint Pierre comme premier pape

  • La papauté est d’institution divine. Elle ne vient pas de l ‘entente des évêques, pour se donner un chef. Jésus-Christ l’a donné, lui-même, à ses Apôtres, ce chef.
  • En effet, les Évangiles nous le montrent choisissant ses Apôtres, au nombre de douze. Il avait aussi soixante-dix disciples, séparés des Apôtres. Parmi ces derniers, nous le voyons toujours mettre Pierre en avant. Il lui donne même ce nom, car son vrai nom était Simon. Et pourquoi le donne-t-il ? Par symbolisme. Simon est la pierre angulaire de l’édifice qu’il va élever.
  • Pierre a le privilège personnel de posséder les clefs du royaume des cieux, avec le pouvoir de remettre ou de retenir les péchés. Ce n’est pas donné aux autres.
  • Cette autorité n’est pas transitoire, elle est destinée à durer, comme l’Église, « jusqu’à la consommation des siècle ». Alors elle passera aux successeurs de Pierre. Les premiers sont saint Lin, saint Clet, saint Clément Ier, etc.
  • Tous les premiers papes ont payé fort cher cette distinction. Pendant les trois premiers siècles, tous sont morts martyrs. 
  • Saint Pierre, après avoir établi son siège à Antioche, vint finalement s’arrêter à Rome, qui était la capitale du monde et d’où les routes partaient en toutes les directions. De là, il envoya ses missionnaires dans toutes les nations. 
  • On a vu, dans ce choix de Rome, une inspiration divine. De là, l’Église catholique est dite l’Église romaine. Les théologiens, les penseurs, les orateurs ont exalté l’Eglise de Rome. 

Le premier privilège du Pape est donc la Primauté.

La primauté est le pouvoir suprême qui appartient au Pape dans toute l’amplitude de la juridiction spirituelle, en tant que chef de l’Église, catholique et apostolique, évêque des évêquesprince des pasteurs, successeur de saint Pierre et vicaire de Jésus-Christ sur terre. Ce privilège est bien distinct de l’infaillibilité. Il ne s’agit pas là d’une primauté d’honneur, d’après laquelle le Pape, évêque de Rome, serait le premier entre ses pairs et détiendrait un droit de préséance. Il s’agit d’une autorité réelle sur les autres, exigeant de ceux-ci déférence, respect, obéissance. L’unité de front, en face de l’ennemi, et l’unité de commandement, qui s’ensuit, existe, dans l’Église, dès l’origine. Elle a été instituée par le Christ.

L’emblème du Vatican est composée de la tiare et des clés de saint Pierre

La primauté ne suppose pas la centralisation de l’Eglise

La primauté ne suppose pas absolument la centralisation de toute l’administration, ni la suppression ou absorption des juridictions secondaires. Les droits des patriarches sont réels ; ceux, également, d’un Concile ; mais ils dépendent du Souverain Pontife. La primauté n’est pas à confondre, non plus, avec son principat civil. Celui-ci peut être un corollaire, un adjuvant de sa suprême juridiction, mais les deux choses sont bien séparées. C’est aussi une garantie d’indépendance fort utile, nécessaire même pour la juridiction, ce n’est pas la primauté. Si le nonce du pape est le premier entre ses pairs, c’est pour des raisons de diplomatie.

La statue de saint Pierre devant la basilique pontificale de Rome

Pierre, parmi les apôtres, tient une place particulière

La primauté du pape est très marquée dans les Evangiles. C’est constamment que les auteurs sacrés du Nouveau Testament reconnaissent à Simon-Pierre une singulière  prééminence parmi les Douze.

  • Dans les quatre listes des Apôtres qu’ils nous donnent, la place des noms varie ;  jamais celle de Pierre. Il est toujours le premier. Il ne fut pourtant pas appelé le premier et rien ne nous incite à croire qu’il fut le plus âgé.
  • Saint Matthieu dit formellement : Pierre était le premier (x, 2). li ne peut s’agir de numéro d’ordre puisque les autres n’en ont pas.
  • Lorsque Jésus choisit deux ou trois apôtres pour être témoins de grâces particulières, Pierre en est toujours, et le premier.
  • Même après son reniement, c’est vers lui que les Anges envoient les saintes Femmes raconter la résurrection.

Cette primauté, à ce point marquée, vient de Jésus. D’autres Apôtres pourraient se prévaloir d’une affection plus marquée, tel saint Jean ; parmi ces préférés, Pierre garde encore la première place. Il devra payer l’impôt pour Jésus, il le reçoit dans sa maison, il lui prête sa barque. On pourrait allonger ces exemples.

Jésus change le nom de Simon pour l’appeler Pierre : un acte symbolique

Mais ce qui est plus significatif, c’est le changement de nom imposé par Jésus. Trois fois on voit ce cas dans la Bible ; pour Abram qui devient Abraham, pour Jacob qui devient 11 et pour Simon Bar-Jona, qui devient Pierre. Dans le troisième, comme dans les deux premiers, il y a une intention manifeste de témoigner d’un rôle important à venir. On en est plus persuadé encore quand on sait l’importance symbolique que tient un nom, en nom, en Orient. Et n’y a-t-il pas la promesse : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. »

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