« Et Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». C’est ainsi que saint Luc nous résume la vie de Jésus vers douze ans. Ne serait-ce pas tout un programme, et un si beau programme, pour nos enfants de cet âge ? L’âge de grâce, ce pourrait l’être, mais pouvons-nous dire que ce l’est toujours ? A douze ans, nos enfants ont tous fait leur première communion solennelle, un certain nombre ont déjà, depuis la première communion privée, ont pris l’habitude de communier souvent et nous voyons vers cet âge se réaliser la parole de Pie X, le Pape des enfants, comme on l’a appelé : « Il y aura des saints parmi les enfants. » Tout porte à croire même que l’Église élèvera quelques-uns d’entre eux sur les autels.
Il est possible d’être de saints enfants
Canonisés ou pas – ils ne le sont pas encore – les Guy, les Anne, les Louis … ont tous la commune et incontestable mission de manifester Jésus à l’âge où ils furent sanctifiés. C’est donc dans l’intention de la divine Providence de faire connaître et aimer dans le monde entier l’Enfant Jésus à l’âge de douze ans. Et cette dévotion pourrait faire tant de bien à nos enfants, à l’âge où ils ont tant besoin de grâce, de force et d’un idéal. Nous savons tous combien ils sont, en général, difficiles à douze ans : âge où ils prennent conscience, une conscience souvent exagérée, de leur personnalité, âge où leur développement physique même et l’exubérance de vie les poussent à l’indiscipline, âge des passions naissantes, et âge hélas ! (nous en souffrons tant) des mauvais camarades et mauvais exemples. La grande idée de l’apostolat moderne, la conquête et le salut par les égaux (à l’époque, il s’agissait de la JOC et autres mouvements de jeunesse, ndlr) pourquoi ne la réaliserions-nous pas, en nous haussant sur le plan surnaturel, pour nos enfants ?
Que l’Enfant-jésus de douze ans soit pris en modèle
Ce sera l’Enfant Jésus de douze ans qui servira de modèle à nos persévérants : ce sera Lui qu’ils recevront quand ils communieront, ils tâcheront de vivre avec Lui et de le prendre comme exemple et comme idéal. Un curé de campagne, et un grand ami des enfants auxquels il a voué toute sa vie, l’a pensé, et sous son initiative s’est développée cette dévotion à l’Enfant Jésus de douze ans. « Tous les enfants de onze à treize ans, lisons-nous dans son Bulletin mensuel, sont spécialement qualifiés pour être les grands amis du petit Jésus de douze ans. Ils formeront, autour du petit Jésus de leur âge, un groupe homogène, très chère à la Sainte Vierge, qui est la maman du petit Jésus et la leur. .
De 11 à 13 ans : Faire de ces deux années des années bénies
On demande aux meilleurs des enfants de douze ans de faire de ces deux années bénies – celle qui précède et celle qui suit les douze ans révolus – deux années de paradis qui leur laissent jusqu’à la mort le souvenir de l’âge le plus beau de leur vie.
Pour faire de leurs douze ans deux années de paradis, on leur demande de choisir une seule des devises suivantes, de l’inscrire eux-mêmes sous l’image de l’Enfant Jésus , et de la pratiquer, sans y manquer une seule fois, au moins d’essayer, tant qu’ils auront douze ans.
Années de vérité : pas un mensonge.
Années d’allégresse : pas une bouderie.
Années de bonté : pas une méchanceté.
Années angéliques : pas une impureté.
Années héroïques : pas une lâcheté.
« Si tu y manques, punis-toi sévèrement. C’est pour cela qu’il ne faut en choisir qu’une. Tu risquerais trop d’y manquer trop souvent, et tu perdrais courage.”
Que les prêtres et les parents consacrent les enfants à l’Enfant-Jésus
« Honneur et gloire au Roi immortel des siècles, à l’Enfant Jésus de douze ans ! Qu’il vive et règne dans ton cœur de douze ans ! » La consécration à l’Enfant Jésus se concilie donc avec toutes tes obligations qu’on a pu contracter par ailleurs. Elle ne peut qu’y aider par une union plus intime et plus consciente à l’Enfant Jésus de douze ans. Et il semble si facile d’intéresser et de faire participer nos enfants à cette dévotion : douze ans c’est l’âge où ils ont tant de cœur (quoiqu’ils aient habituellement comme honte de le faire voir) : il leur sera doux de se savoir aimés de l’Enfant Jésus de leur âge ; il leur sera bon de chercher à l’aimer, et de réaliser le mot de Guy de Fontgalland : « Le petit Jésus et moi, nous nous aimons tellement. »
Nous pourrons ajouter que cette dévotion ne se cantonne pas seulement à cet âge. On peut encore se consacrer à l’Enfant Jésus de douze ans au titre de l’adoration, de l’hommage et du service, pour mieux discerner, mieux cultiver, et mieux honorer le Saint Enfant-Jésus dans les enfants de douze ans : à ce titre cette dévotion se recommande donc aussi aux catéchistes, aux maîtres et maîtresses d’école, aux cheftaines, aux auxiliaires de patronage, et aux pères et mères qui sont les plus strictement obligés à former le Christ dans les enfants.