Publié dans la revue mensuelle « Le patronage » en 1939, cette histoire de la vie de Don Bosco est très « pédagogique » et permet d’en savoir davantage sur la personnalité de ce saint italien bien connu pour son charisme d’éducateur. L’Abbé Gaston Courtois, parmi ses nombreuses initiatives d’avant-garde, a écrit de nombreuses « vies de saints ». Les premières furent adressées, comme celles-ci, adressées aux responsables des CV-AV pour leur formation. En effet, les « vies de saints » sont une véritable pédagogie pour la recherche de leur élévation morale et spirituelle. Gaston Courtois en était convaincu : la jeunesse a besoin de poursuivre un idéal.

Don Bosco est un saint italien !

Don Bosco est né dans un petit village près de Turin, en 1815, d’une famille d’humbles gens. Son papa meurt alors que Jean n’a que deux ans. Sa maman est une ménagère qui a du mal à élever des trois enfants compte tenu de la pauvreté de la maison familiale. Mais Jean eut la faveur immense d’avoir pour maman une sainte qui lui apprend à se vaincre et à obéir. Tout jeune enfant, à l’école de cette femme admirable, Jean travaille : il rend à sa mère tous les services qu’il peut, sans jamais se faire prier et dire non. 

Le futur Don Bosco aimait le jeu

Dieu sait pourtant combien Don Bosco saint aimait le jeu, mais il savait se priver, sacrifier ce qui lui était agréable pour faire son devoir. Cet esprit de sacrifice : Jean le portera sur un autre point : il est charitable. Il échange son bon pain blanc avec le pain bis d’un petit berger avec lequel il garde les troupeaux, cela durant de longues semaines. Jean est franc. Un jour qu’il a renversé un litre d’huile par maladresse, il se présente à sa maman à son retour avec une baguette qu’il tenait cachée derrière son dos. « Maman, je mérite une punition… » et de raconter son histoire. Jean est pieux. Ses prières, ses exercices de religion, il les accomplit avec la plus grande ferveur, en pensant au bon Dieu, en l’aimant de tout son cœur.

Don Bosco offre un merveilleux exemple de « vocation supérieure »

Rien ne semblait prédestiner cet enfant à une vocation supérieure. Cependant le regard de Dieu était sur lui comme jadis sur la jeune fille d’une pauvre maison de Nazareth, qui elle aussi ignorait tout des desseins de Dieu sur elle. Que serait-il arrivé si Jean, ainsi que sa « mère bien aimée » la très sainte Vierge, pour qui il devait avoir une si tendre dévotion, avait été un enfant paresseux, égoïste, menteur, dissipé ? On frémit à cette pensée. Tous, mes chers amis, parce que chrétiens, nous sommes appelés à de grandes choses. Parmi vous-mêmes, qui sait si Dieu ne veut pas se choisir des âmes d’élite ? Préparez-vous, à la suite de Jean, à votre vocation, par l’humble tâche d’enfant, d’écolier, par la pratique des vertus de générosité, sacrifice, obéissance, piété.

La vocation de ce jeune italien

Jean faisait des rêves : il se voyait au milieu de garnements qui blasphèment, garnements qu’il est chargé de discipliner, puis entouré de bêtes fauves, représentant les péchés, les passions mauvaises des hommes. Il a peur, mais la sainte Vierge le rassure. Jean comprend qu’il est appelé à devenir prêtre. Deux difficultés dans sa vocation sont la pauvreté de sa maman et l’hostilité de son grand frère. Jean est obligé de gagner sa vie, mais le soir il lit, il apprend en cachette pour devenir prêtre. Les obstacles se multiplient. Le bon curé qui a consenti à s’occuper de Jean meurt subitement, tout craque. Jean, lui, a confiance : il prie avec plus de ferveur : il se fait apôtre autour de lui.

Don Bosco aimait jouer !

Jean aimait le jeu, il était aussi fort que les saltimbanques qu’il avait vus dans les foires. Monter sur une corde tendue, grimper au haut des arbres les plus élevés, faire des tours de prestidigitation, lui était familier. Il assemblait ses petits camarades, et la condition pour assister au spectacle était de réciter une prière, parfois même une dizaine de chapelet ; et Jean ne se faisait pas faute d’interrompre sa parade et ses exercices pour un petit sermon, car il écoutait avec tant d’attention Monsieur le Curé à la messe, qu’il était capable de redire ses paroles.

Un apôtre pour la jeunesse

Le jeune Jean est nommé chapelain dans une paroisse de Turin. Très vite, il s’entoure d’enfants. Puis, à la suite d’une rencontre providentielle avec un pauvre apprenti dévoyé, il forme un patronage. Que de déboires, de difficultés, survinrent au jeune prêtre ! Il faut obligé de changer de maison, de pré pour le divertissement de ses jeunes gens, plusieurs fois. Sur l’indication de la Providence, Don Bosco se préoccupa de garder près de lui quelques uns de ces jeunes gens qui ne savaient où aller. Les premières fois, il se fit voler. On lui prit jusqu’à ses draps. D’autres se seraient découragés, auraient renoncé à cette œuvre ; lui pas.

Son œuvre pour la jeunesse connaît des difficultés

Il fallait loger ces jeunes gens, il acheta sans un sou en poche, la maison de son propriétaire. La Providence vient miraculeusement à son secours – comme elle intervint dans la suite de multiples fois. Il arriva à de nombreuses reprises, en effet, que l’œuvre, qui s’était agrandie, n’avait non seulement plus un sou, mais était criblée de dettes : le boulanger refusait du pain. Jean Bosco mettait ses enfants en prières, et la Sainte Vierge, Notre-Dame Auxiliatrice, patronne de son œuvre, venait à son secours. En 1861, il crée sa première école professionnelle ; en 1862, avec huit sous en poche, il pose la première pierre de l’église Notre-Dame Auxiliatrice qui devait lui coûter plusieurs millions.

Des centaines de criminels touchés par Don Bosco

Le saint jouissait d’un ascendant incroyable sur les jeunes gens, qu’il retira du vice, à qui il apprit à travailler, dont il fit des chrétiens. Cet exemple le montre entre beaucoup d’autres. Il demande au gardien de la prison de Turin de lui confier les jeunes détenus pour les emmener à la campagne une journée, sans gardiens, on se récrie. Don Bosco finit par obtenir ce qu’il sollicitait, et le soir on vit ce prodige de plusieurs centaines de criminels rentrant en prison, en compagnie du saint prêtre, sans que nul d’entre eux n’ait cherché à s’évader. Le Bon Dieu conféra à notre saint des grâces extraordinaires : grâces de prophétie ; de lire dans les consciences. Il n’était pas possible de lui cacher en confession des fautes graves, car il les dévoilait aussitôt.

Des miracles accomplis dès sa mort

Le fait le plus extraordinaire, il semble, est la résurrection d’un de ses « enfants », peu après sa mort. Le malheureux avait caché un péché mortel en confession. Saint Jean lui obtint de revenir à la vie pour éviter le malheur de la damnation éternelle. Toutes ces grâces lui furent accordées en raison du ministère auquel Dieu l’appelait. Elles furent, ajoutons-le, la récompense de sa foi intense. A l’image de Don Bosco, les enfants peuvent eux aussi « chercher à gagner des âmes au bon Dieu, être apôtre. Si des obstacles, des difficultés se présentent : ne pas avoir peur ; faire confiance au bon Dieu qui nous aime tant. Développer dans sa vie l’esprit de foi car « Tout ce que vous demanderez à mon père en mon nom Il vous l’accordera », a dit Notre-Seigneur.

Désintéressement et confiance en Dieu 

Chez cet italien exceptionnel, il y a un grand désintéressement. Né pauvre, il mourut pauvre, après avoir tout donné. Des millions étaient passés par ses mains ! Jamais il n’eut la moindre attache à l’argent, aux biens de la terre ; il s’en servit, mais toujours pour la gloire de Dieu et le bien des âmes. Aussi, le Bon Dieu n’abandonna-t-il jamais son prêtre. L’histoire la plus étonnante de sa vie est l’apparition de ce gros chien inconnu, le « gris » qui, venu don ne sait d’où, disparut de même, mais le sauva à de multiples reprises de la mort certaine. Les méchants lui en voulaient beaucoup pour le bien qu’il faisait.

Une grande dévotion envers la Vierge Marie

Comme il l’aimait, sa bonne Mère du ciel ! Il mit son institut sous sa protection. Il n’est pas étonnant que la Sainte Vierge n’ait pu lui refuser quoi que ce soit. Avec son intercession, Don Bosco vécut le miracle suivant. Il prêchait aux environs de Turin où régnait une sécheresse qui devenait une calamité. Il engage les fidèles à invoquer la Sainte Vierge. Jusqu’au dernier moment, le secours attendu n’arrive pas. Enfin, notre saint n’était pas depuis cinq minutes en chaire que le ciel s’obscurcit et qu’une pluie torrentielle se mit à tomber. La bonne Mère du Ciel avait exaucé son serviteur !

Montrons-nous comme cet homme exceptionnel charitables et désintéressés. Aimons donner de ce qui est à nous : Dieu nous le rendra au centuple. N’ayons jamais peur : si nous n’abandonnons pas le bon Dieu, Lui non plus ne nous abandonnera pas. Mettons Marie avec nous et nous accomplirons des prodiges.

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