J’avais 3 ans lorsque sont nés les groupes de « Cœurs Vaillants et Ames Vaillantes ». Dans ma petite ville de Vitré en Ille-et-Vilaine des enfants se retrouvaient dans des « patros » animés souvent par des Vicaires de paroisse et des religieuses accompagnées de jeunes qui aimaient faire de l’animation. Dès l’âge de 6 ans j’ai fréquenté l’un des « patros » où je retrouvais des copines de quartier. Nous allions souvent dans un bois appartenant à une famille de comtes et que celle-ci mettait à notre disposition. Que de grands jeux n’avons-nous pas organisés, de chasse au trésor, de parties de cache-cache. C’était vraiment un espace de liberté.

Mademoiselle Agnès, comme s’appelait notre animatrice était une femme très ouverte, pédagogue et qui nous a appris à vivre ensemble. Pour moi c’est là que ma foi et mon amour des autres a grandi. La vie en mouvement, oui j’y crois car elle m’a vraiment envoyé vers les autres. Quelque part dans la Bible il est noté « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres, que l’on reconnaitra pour mes disciples ». C’était en 1947. Cœurs vaillants et Ames Vaillantes se sont confondus dans une même appellation « action catholique des enfants ».

Sur notre quartier avait été construit un camp pour accueillir les réfugiés de Brest, ville bombardée et quasiment détruite. Lorsque ceux-ci ont pu repartir, le campa été occupé par les familles défavorisées de notre ville et des environs. Avec quelques responsables nous allions faire jouer les enfants et tout doucement leur proposer de nous rejoindre, quelle joie de partager ! Que de rigolades. Nous avions une revue pour l’équipe et une pour l’animatrice. C’est là que nous avons découvert et fabriqué notre bel insigne. Les revues A. V  et C.V. je les gardais.

Les chants du mouvement, nous les lancions dans les rues en nous rendant à notre forêt  ou en partant pique-niquer à la campagne toute proche.

« Pour l’âme vaillante, pure et conquérante

Le cri de victoire et le chant de gloire

Bravant la tristesse

Comme la mollesse

C’est net et c’est court

Le sourire toujours »

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