Les « colo » consistent à faire prendre l’air à des enfants durant trois semaines environ… A l’époque des premières années des Cœurs vaillants, les colonies de vacances allaient devenir le prolongement évident des patronages chrétiens ou non. Voici un texte de Gaston Courtois publié dans la revue Le patronage. Ses conseils sauront encore intéresser les responsables de camps ou de colonies de vacances d’aujourd’hui.
Les vacances : un temps favorable au développement de l’esprit chrétien
Tout temps est favorable, certes, au développement de l’esprit chrétien, mais le temps des vacances offre ceci de particulier que l’enfant aura à y faire preuve de plus grande spontanéité, et c’est une loi de psychologie qu’une habitude est d’autant plus enracinée dans une âme que celle-ci a eu une part plus active dans son acquisition. Les vacances constituent pour l’enfant une coupure dans sa vie normale, il se sent plus libre que durant le reste de l’année, son temps est moins réglé par l’horaire scolaire et la succession parfois essouflante des devoirs à faire et des leçons à apprendre.
L’oisiveté de l’enfant peut lui être mauvaise conseillère
Il doit davantage faire preuve d’initiative et de personnalité. Tel qui, au collège assiste régulièrement à la messe quotidienne ou qui ne manquerait jamais sa Communion hebdomadaire, devra faire un effort pour chercher à connaître l’horaire d’une paroisse à laquelle il n’est pas habitué, et surtout pour se décider d’aller à l’église de son propre mouvement sans y être poussé par un règlement ou par l’instinct grégaire ! L’enfant ne sait pas organiser son travail, il sait encore moins organiser ses loisirs ; l’oisiveté peut être pour lui mauvaise conseillère.
Les vacances : une occasion de montée spirituelle
Pendant les vacances, l’enfant n’a pas son cadre habituel, souvent il a de nouveaux amis, et rencontre cousins et cousines dont le tonus moral influera sur lui. Le temps des vacances est un temps où l’enfant peut être en contact plus immédiat avec la nature et par elle, s’élever jusqu’à Dieu. C’est aussi le temps où il peut avoir l’occasion de rendre des services plus fréquemment que dans le courant de l’année, et de faire de l’apostolat. Les vacances peuvent donc être pour les enfants, suivant la manière dont ils passeront une occasion de montée ou de baisse spirituelle. On ne revient jamais des vacances comme on y est parti, et elles influent beaucoup plus qu’on ne le croit sur la persévérance pendant l’année suivante.
Comment faire l’éducation de l’esprit chrétien pendant les vacances ?
Avant les vacances, consacrer plusieurs séances d’avis à cette question, en assemblée générale susciter des résolutions communes. Présenter les vacances aux enfants comme un moment où l’on va appliquer toutes les vertus dont on a fait des réserves pendant l’année, en particulier : vertu de charité, de dévouement, de bonne humeur, de serviabilité…
Leur rappeler que les vacances les plus heureuses sont celles où l’on a cherché à rendre les autres heureux. Plus les enfants penseront aux autres, plus ils faciliteront en eux l’éclosion de la vertu de charité chrétienne.
Leur apprendre à voir Dieu à travers la nature.
Leur faire admirer la beauté d’un coucher de soleil, la splendeur d’une nuit étoilée, et goûter le calme, le silence. S’efforcer de leur faire trouver dans la puissante beauté de la montagne, dans l’immensité de l’univers (les étoiles sont à plusieurs années de lumière de la terre et la lumière fait 300 000 km à la seconde), dans le merveilleux instinct des infiniment petits, une idée de ce que peut être la majesté, la puissance, la sollicitude de Dieu.Donner quelques précisions sur la vie de piété en vacances. Insister sur les prières régulières au pied du lit, mais encore plus, sur cette piété spontanée et la familiarité avec Dieu vivant en eux. Suggérer à ceux qui en ont l’attrait, la dévotion aux Calvaires, aux statues de Notre-Dame, aux pèlerinages régionaux… S’il s’agit de citadins s’en allant à la campagne, insister sur leurs devoirs de grande fraternité avec leurs petits camarades ruraux, s’il s’agit d’enfants de la campagne, sur leurs devoirs de bon accueil envers leurs petits camarades de la ville.