coeurs vaillants idéal chrétien complet

Si les fondateurs des Coeurs vaillants entendaient de ne pas faire de ce mouvement quelque chose de centralisé, ils avaient à cœur de proposer une méthode et des outils pour mieux vivre un idéal chrétien. Dans cet article extrait d’un ouvrage de 1937 consacré au « Schéma de l’organisation », nous comprenons que la finalité était de faire vivre aux enfants un « idéal chrétien complet ». 

Les Coeurs vaillants, pour qui ?

Pour répondre à la question « à qui s’adressera l’organisation Coeurs Vaillants ? », nous avons cherché une formule qui soit :

  • À la fois suffisamment large pour être adoptée par des groupes d’enfants différents et de diverses régions de France.

Le mouvement ne veut pas de centralisation exagérée ni de règlement étroit. (Chaque diocèse et chaque groupe local ayant la possibilité d’une certaine adaptation de l’organisation générale à ses besoins régionaux ou locaux). Cependant il propose une méthode commune avec tous les caractères spécifiques nécessaires pour que soient assurées l’unité du mouvement, la possibilité de réunions intergroupes et la facilité du passage d’un enfant d’un groupe à un autre lors d’un changement de domicile.

  • Une formule pouvant rendre auprès de tous les écoliers en groupes (patronages ou groupes analogues) et aussi auprès des isolés que la maladie ou d’autres raisons sérieuses éloignent des groupes et qui peuvent bénéficier non seulement de l’illustré (le journal Cœur vaillant), mais de la progression des épreuves, des “règles de vie”, du port de la croix.
  • Une formule assez souple enfin pour agir sur les différentes “catégories psychologiques” de l’âge écolier, depuis les moins de 8 ans jusqu’à l’entrée en apprentissage, par conséquent une formule capable d’intégrer des subdivisions adaptées à ces différentes catégories psychologiques (sections « d’âge » de nos catéchismes ou de nos patronages : petit catéchisme, catéchisme de communion solennelle, persévérance).

Les Coeurs vaillants recherchent un idéal chrétien intégral

A la ques­tion « que leur demanderons-nous ? », nous répondons que nous voulons présenter à l’enfant un idéal chrétien intégral et comportant, par conséquent, de réelles exigences d’efforts personnels et soutenus de générosité, de sacrifices car “pour conquérir les autres au Christ, il faut d’abord se conquérir soi-même”.

“Quand Dieu sera rentré dans les cœurs, Il rentrera dans la Cité”.

Cardinal Baudrillart

Cet idéal chrétien doit être présenté d’une manière attrayante, enthousiaste et optimiste en mettant en lumière la beauté, la grandeur de ce but, avec une technique appropriée qui accroche sa sensibilité, son intelligence, sa volonté, son instinct de jeu et d’organisation.

N’y a-t-il pas danger à présenter à tous les enfants d’un groupe un idéal si élevé ?

Non, répond l’expérience, il n’y a pas danger et nous montrons bien à l’enfant que nous marcherons auprès de lui à son allure, pour le guider vers le but montré dès le départ. Et, au contraire, ne peut-on pas facilement constater que l’on ne gagne rien à présenter â l’enfant un idéal commode et au rabais ? L’enfant est naturellement généreux et enthousiaste. Le plus faible, le plus éloigné de l’idéal est attiré par sa splendeur. « C’est beau, c’est énorme, ça vaut la peine qu’on s’y donne à plein et qu’on essaie d’y amener les autres. » L’élévation du but est génératrice de vaillance ! Le Coeur Vaillant 100% qui se conquiert ainsi lui-même pour conquérir les autres (et avec le sourire !) c’est un véritable petit saint à canoniser.

La méthode Coeurs vaillants propose une ascension vers l’idéal

Nous avons voulu une progression très souple qui se plie à l’allure de chaque enfant et qui le mène plus ou moins vite sans le décourager, selon sa correspondance personnelle à la grâce, de la simple réception du béret C.V. (qui le fait “aspirant” en ne lui demandant qu’une promesse de bonne volonté) jusqu’à la remise de la croix “d’Entraîneur” qui exige de lui la générosité d’un véritable petit apôtre, en passant par la “croix bleue” (avant la communion solennelle) et la “croix verte” (persévérants). Si un écolier ne mérite pas la croix bleue du premier degré (pourtant facile) il doit cependant pouvoir rester au groupe qui l’aidera à “monter” peu à peu.

Organiser progressivement le groupe selon la méthode active ?

En ce qui concerne le groupe, nous avons été amenés à la même conception d’adaptation progressive de la méthode active et de l’”auto-organisation”. La méthode active a toutes nos préférences, avec toutes les formes qu’elle peut prendre dans le milieu patronage (appel constant à la collaboration active de l’enfant pour l’intéresser personnellement à sa formation – large part donnée à l’exercice de sa liberté, à son initiative, à son sens de la responsabilité, dans la section et dans -l’équipe, apostolat par la continuation de la vie d’équipe hors du patro : toute l’Action Catholique y est repensée en fonction des écoliers). Rappelons encore que l’articulation en équipes n’est pas l’essentiel de la méthode active et qu’elle n’est pas, en fait, indispensable pour la revitalisation de nos patronages, mais elle doit être considérée comme très importante.

L’auto-organisation des groupes, est-ce un objectif ?

Nous estimons aussi qu’un bon directeur d’œuvre de jeunesse peut même aller plus loin que l’articulation en équipes et arriver peu à peu à l'”auto-organisation” qui bien comprise et bien adaptée à une si grande valeur pédagogique. Le directeur peut augmenter dans une certaine mesure la participation des petits chefs et des enfants au gouvernement réel du patronage, augmenter l’autorité morale et spirituelle des chefs, leur laisser une initiative plus grande dans leurs réunions, dans les jeux, leurs activités d’équipes ; transformer ses séances d’avis en assemblées générales, etc. 

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