Nous pouvons dire aujourd’hui que la revue « Le patronage » regorgeait d’outils pédagogiques et catéchistiques. De nombreux jeux, de nombreux conseils aux « chefs » mais aussi des textes pour expliquer la foi chrétienne aux enfants qui ne la connaissent pas. Voici un texte de 1941 qui peut servir à faire connaître Noël et en transmettre tout son sens.
Noël : un mot porteur de joie !
Quel est l’origine de ce mot qui met la joie dans tous les cœurs ? Nous avons le choix entre deux étymologies : il serait une abréviation du mot hébreu « Dieu avec nous » ou bien il viendrait tout simplement de l’adjectif latin « natalis ». Cette fête est située au solstice d’hiver : jusqu’au 25 décembre, la nuit ne cesse de croître, mais dès le lendemain une minute est gagnée sur les ténèbres. Image de la lumière spirituelle que la nuit de Noël apporte aux hommes plongés dans les ténèbres depuis le péché originel.
Depuis lors les siècles ont passé, mais depuis, tous les ans, dans la grotte où l’Enfant-Jésus est venu au monde on célèbre l’anniversaire de sa naissance. Et cela non seulement à Bethléem, mais dans le monde entier, les chrétiens et même les non-chrétiens savent que le jour de Noël est pour les hommes un jour de fête.
La naissance du Sauveur à Bethléem
Annoncée par les Prophètes juifs, dont les livres s’étaient répandus dans tout le monde au moment des dispersions, entrevue par les païens (Virgile dans sa 4e Epilogue semblait annoncer un événement merveilleux), la naissance du Sauveur du monde eut lieu à « Bet Lehem » en l’an 753 de Rome. Il y a quatre jours de marche de Nazareth à Bethléem. La caravane du recensement après avoir quitté les montagnes de Galilée pour celles de Samarie, dû faire halte dans quelques caravansérails. Le troisième jour, elle arriva à Jérusalem. Enfin, une dernière étape la mena à Bethléem. Située à 8 kilomètres de Jérusalem, Bethléem est sur un cirque rocheux sur une colline allongée et étayée de vergers en terrasses. On y voit des oliviers, des figuiers, de la vigne. En décembre, seuls les oliviers devaient avoir des feuilles.
La Sainte Famille se réfugia dans une grotte.
Et c’est cette grotte que l’on montre encore aux pèlerins. Il n’est pas étonnant que les premiers chrétiens l’ait vénérée dès l’origine. Elle est maintenant revêtue de marbre précieux. Sur l’oratoire primitif, l’empereur Adrien avait établi l’autel d’une idole mais la mère de Constantin, sainte Hélène, en le rendant au culte le couvrit d’une basilique qui, malgré divers remaniements subsiste encore. Mais l’événement qui en l’an 753 de Rome se passe à Bethléem a immensément dépassé le cadre de la petite ville. La voix des bergers d’abord, celles des mages, celles des apôtres et disciples de tous les temps parcourant la terre a appris au monde à connaître le Dieu qui a voulu s’incarner et naître dans une crèche et, depuis, partout sur notre terre on s’est efforcé de célébrer cette fête et de chanter la gloire du “Divin Enfant”.
Noël et les grandes dates de l’évangélisation de la France
Le jour de Noël 476, Clovis est baptisé à Reims avec trois mille de ses hommes. Le choix est fait, la France sera chrétienne. Du reste, le cri de “Noël ! Noël !” fut adopté par le peuple pour saluer ses rois. En tout temps, en tous lieux, tant que dura la royauté le peuple salua ainsi son souverain. De par le monde : c’est le jour de Noël 537 que l’empereur d’Orient Justinien consacra sainte Sophie de Constantinople. A Noël encore, au siècle suivant près de Cantorbery le moine Augustin baptise les « Angles ». Christmas était né (597). Enfin à Noël de l’an 800, Charlemagne est sacré empereur à Rome, des mains du Pape Léon III.
Noël chez les Artistes : peintres et sculpteurs
Chacun selon son art a voulu célébrer Jésus naissant. Nous voyons déjà la mère, l’enfant, les bergers et les mages se profiler aux murs des Catacombes. Entre le 12e et le 13e siècle la représentation de I’Etable sainte se multiplie. Dès le 12° siècle un vitrail de Chartres nous montre la scène. Au 13e siècle le jubé de Chartres nous représente également l’Enfant-Jésus serré dans son maillot, un petit oreiller que flaire le bœuf sous sa tête et un tas de paille que broute l’âne à ses pieds. La Sainte Vierge étendue à deux doigts sous le menton de l’enfant et saint Joseph la couvre de son manteau de peur qu’elle n’ait froid, c’est un chef-d’œuvre. A peu près à la même époque, Grotto fixe la même scène sur les murs de l’Arèna de Padoue.
A Florence, Fra Angelico peindra la même scène encore dans une cellule du Couvent de Saint-Marc. Les différents siècles apportèrent à la représentation de la crèche leurs caractéristiques particulières. Le luxe et le brillant de certaines époques l’envahirent. La grotte se transforma souvent en une pièce ornée de portiques. Les Vierges devinrent des Princesses (primitifs flamands et Italiens). Les Vénitiens y apportèrent la splendeur de leurs couleurs. Notre 17° siècle y apporta sa solennité.
La crèche grandeur nature de saint François d’Assise
Tout le monde ne peut pas fêter Noël à Bethléem. Il nous fallait la Crèche chez nous. Nous l’avons eue et nous devons peut-être cette joie à saint François d’Assise. En 1223, trois ans avant sa mort, saint François aurait conçu un projet qu’il soumit au Pape et ce dernier l’autorisa à le mettre à exécution. Pour exciter le peuple à la dévotion, il imagina de reconstituer la naissance du Sauveur et il choisit pour cela une forêt voisine de son couvent de Greccio. Il chargea un de ses amis d’organiser toute la mise en scène : « Trouvez-moi un endroit recueilli, de préférence un semblant de caverne … Vous y installerez une mangeoire et vous la garnirez de foin el vous y coucherez une petite statue de !’Enfant… Et il faudra aussi la bonne Mère en statue et le bon Joseph … Et il faudra aussi en vrai, le bœuf et l’âne. Et vous convierez aussi les bergers. Et on dressera aussi un autel sur lequel on dira la Messe … Et il ajoute les yeux baignés de larmes : « Je souhaiterais qu’il me fût donné une fois de commémoration en figure la naissance du Fils de Dieu et de voir de mes propres yeux combien pauvre et misérable il a voulu naître par amour pour nous. »
Et la statue de l’enfant jésus lui sourit…
Jean Velito suivit toutes les instructions. Le soir venu la foule s’amassa portant des torches allumées autour de la Caverne. On chantait de joyeux Noëls. Les frères s’avancèrent en procession et, parmi eux était le Poverello. La Messe fut célébrée, saint François était diacre il chanta l’Evangile puis prêcha sur le petit Enfant de Bethléem ». Alors il se pencha sur la statue, s’agenouilla et la prit dans ses bras. Une certaine tradition veut alors que l’image se soit animée et ait souri au Saint. L’exemple du Poverello est l’ancêtre des Mystères.
Les « mystères » : des saynètes jouées en début de messe durant le Moyen-Âge
Au 12e siècle le Mystère était une figuration qui se passait encore dans l’église. Voilà ce qu’on sait de celui des « Pasteurs », de Rouen. En arrière du Maître-Autel, on plaçait la Vierge et l’Enfant dissimulés par un rideau mobile. Un jeune clerc monté sur une estrade remplissait le rôle de l’Ange. Cinq chanoines représentant les bergers s’avançaient dans le sanctuaire le jeune clerc leur chantait la joyeuse nouvelle au son du Gloria. Alors les chanoines-bergers se rendaient derrière l’autel et trouvaient deux de leurs confrères devant le rideau. « Qui cherchez-vous, bergers ? – Le Sauveur-Enfant dans ses langes comme les Anges l’ont annoncé. On tirait le rideau découvrant l’Enfant et sa Mère et la Grand’Messe commençait.
Le « mystère » des rois mages pour la messe de l’Epiphanie
Le « Jeu de l’Etoile et des trois Rois Mages » se déroulait de la même façon huit jours plus tard. Les trois rois richement vêtus partaient de trois chapelles différentes et se dirigeaient vers l’étoile qui pendait de la voûte devant le Crucifix du Maitre-Autel. L’étoile de carton doré était parfois remplacée par une couronne ou par une roue lumineuse et ils la désignaient de leur bâton : « Ecce stella ». Ces scènes susceptibles de nombreuses variations se répétaient dans presque toutes les églises d’Occident. Plus tard, lorsque les Mystères ne se joueront plus que sur les porches, les jeux de Noël et des Rois feront partie des Grandes Passions. On puisa alors beaucoup plus dans les Apocryphes que dans les textes sacrés. Quand en 1572, les Mystères disparurent, un genre nouveau allait recueillir son héritage, ce fut la Pastorale de Noël. Mais il ne fut pas de longue durée. La coutume de la Messe de Minuit était respectée, il s’agissait donc toujours d’occuper la longue veillée : on racontait des histoires, on chantait des cantiques.
Toutes les églises ont leur crèche de Noël
Toutes nos églises ont leur crèche et il en est ainsi depuis des siècles. Le décor a changé avec les années, simple au Moyen Age, plus pittoresque et plus luxueux au 17e siècle. La vogue des poupées de Noël amena la vogue des marionnettes. A Marseille, à Dieppe, à Paris, il y eut des crèches animées dont les poupées jouaient des pastorales. Il y eut même des crèches mécaniques, il suffisait de glisser un son ou de peser sur un bouton et I’Enfant tendait les bras aux Mages. Le Tyrol est le pays de ces poupées. Autrefois, dans cette contrée, il n’y avait pas un paysan qui ne sculptât sur bois. Aucun n’aurait manqué d’en tailler une pour la fête. En Italie, le pays de Naples rivalise en cet art avec le Tyrol, on aura des crèches géantes avec des personnages de grandeur naturelle. On rapporte qu’un prélat poussa la magnificence jusqu’à transformer tout entier son énorme palais en crèche de Noël.
Les santons de Provence : une renommée internationale
Notre Provence préféra les santons. Ils semblent avoir pris naissance non loin de la Sainte-Baume dès le 17e siècle. En tout cas, c’est de cette époque que datent les minuscules personnages que l’on conserve dans l’église attenant au Couvent des Dominicains. Ils sont en bois doré, c’est pourquoi leur postérité les renie car le vrai santon est fait d’argile peinte, Le premier fut pétri et colorié par un nommé Gloriain à la fin du 18e siècle. Vers 1830, ils se répandent un peu partout. Les moules primitifs servent encore. On est santonnier de père en fils et l’on se transmet la bonne tradition. Ils représentent tout le peuple de Provence qui vient vers la Crèche adorer l’Enfant-Jésus : bergers, moines, soldats, pécheurs, nomades, bohémiennes, remouleurs, mendiants, marchandes des quatre-saisons. Il y a également les animaux : bœufs, moutons, chevaux de Camargue et chameaux pour les rois.
Des traditions propres à Noël
Un trésor de coutumes et de légendes s’est constitué à travers les âges Elles diffèrent de pays à pays, de provinces à provinces.
La chandelle qui brulait le soir de Noël…
En Provence, il y avait la chandelle qui ne devait brûler que ce soir-là. La maîtresse de maison l’apportait avec précaution et la plaçait sur un beau chandelier de cuivre. Alors le plus âgé de la famille, grand’père ou père l’allumait, se signait, l’éteignait et la passait à celui qui venait après lui en âge. Et ces gestes se répétaient jusqu’à ce que tous les membres de la famille y soient passé, mais au dernier on ne l’éteignait pas elle était posée au milieu de la table et éclairait le repas. Ce rite est encore conservé en Auvergne. Partout la chandelle est à l’honneur, jolies bougies historiées ou de formes recherchées. Elle symbolise la fête : « Ecce lumen mundi ». (Voici la lumière du monde).
La bûche de Noël : un vrai morceau de bois avant d’être un dessert
Elle fait aussi partie des accessoires de Noël. Elle tient une grande place, surtout dans les pays du Nord, ce qui est normal étant donné qu’il y fait froid et qu’on se groupe davantage autour du feu. On choisissait le plus bel arbre, on y taillait un fût aussi long que la cheminée était large et le plus gros possible. Il devait brûler au moins trois jours d’où le nom de « tréfeu » qu’on lui donnait en Bretagne. Avant le coucher du soleil, on avait éteint tous les feux. Un seul brûlait dans la paroisse, celui de la lampe du sanctuaire. On allait en foule à l’église allumer des brandons qu’on promenait à travers champs. On mettait d’abord dans la cheminée les restes de la bûche du précédent Noël que l’on avait gardés avec grand soin, ensuite on mettait la nouvelle, on l’allumait avec le feu nouveau et toute la famille disait le Pater. Chaque province broda des variations sur ce thème.
En Provence : les jeunes gens en apportant la bûche chantaient : « Cachez le feu ancien. Allumez le feu nouveau. Et Dieu nous comblera d’allégresse… » L’arbre était généralement un olivier. L’aïeul l’arrosait de lait ou de miel en souvenir du Paradis perdu dont Noël rouvrait la porte. Puis il disait une prière que nous retrouvons dans Mistral : « Allègre ! Allègre ! Dieu nous allègre…! Noël arrive ! Tout bien arrive ! » – Si nous ne sommes pas plus, – que nous ne soyons pas moins ! – Dieu nous fasse la grâce de voir l’an qui vient ! »
La messe de Minuit
Autrefois, on y venait de très loin, à cheval, à âne ou à pied. On s’éclairait s avec des lanternes et on se dirigeait vers l’église dont les cloches sonnaient joyeusement. Une survivance des Pastorales du Moyen Age qui se jouaient dans l’église se retrouve dans certains villages de Provence : Maussane, Beaux. Arlésiennes, bergers, guardians arrivent à l’église en chantant.
« En faisant mon chemin, je rencontrai Justine. – Dites-moi, ma voisine, ce qui est arrivée ? Elle s’est mise à rire. Et me l’a raconté. M’a dit qu’un beau garçon. A pris notre nature. Pour payer la rançon. De toute créature. Dès que j’eus entendue. En éprouvai grand « gau » (joie). Et là suis accouru. Vite comme un perdreau ».
Une curieuse procession pour la messe de minuit
Un ange qui est un enfant confirme la nouvelle. Alors le cortège s’avance. D’abord, les tambourinaires, puis les petits anges. Puis un gros bélier qui traîne le char. “Il est conduit par le maître-berger, un vieux portant la cape à pélerine et une arlésienne. Sur le char décoré de verdure et de bougies rouges se trouve un jeune agneau. Les bergères et bergers suivent la chandelette à la main. Le prêtre, le dos à l’autel se tourne vers le cortège, il tient dans ses mains un Enfant-Jésus de cire et le présente aux assistants. Alors, le maître-berger prend l’agneau, le place sous son bras gauche, salue profondément, s’approche à petits pas, renouvelle sa révérence et baise les pieds de l’Enfant-Jésus. Puis, il recule, salut encore une fois et retourne vers sa commère. Ils se saluent, il lui remet l’agneau et il va se placer à la queue du cortège. La bergère fait de même ainsi que tous les bergers et bergères. Pendant cette procession retentissent le Gloria et des Noëls. Puis, !’Enfant est replacé dans la crèche et la Messe de Noël continue. On retrouve des vestiges de cette procession en Normandie, en Picardie. Au pays de Caux, l’agneau était tenu en laisse.
A Saint-Victor-l’Abbaye, quatre petites filles le promenaient sur leurs épaules sous un dôme de feuillage et de fleurs. On le choisissait parfaitement blanc et on l’avait baigné, frisé ! Quand il revenait à la bergerie, il n’était point confondu avec le commun du troupeau, il en était le protecteur et on le laissait mourir de vieillesse. Chaque ferme voulait avoir son agneau de Noël.
Le réveillon.
Il suit la Messe de Minuit et il est aussi de tradition. Au retour de la messe, il n’est plus question que de joie, l’Enfant est né, le salut du monde est en voit d’accomplissement. Le plat traditionnel est sur la table. Il y a surtout le boudin et les « crépinettes » car on a tué le porc, le porc qu’on engraisse depuis des mois ! le jambon, le petit salé. En Poitou la volaille et le gibier abondaient. Quant aux gâteaux : les « quegnolles » de Flandre, les « cochelins » de Beauce, en Provence le « calendau », et le « nougat », etc. Il était d’usage autrefois de ne pas oublier les bêtes. Au retour de l’église, on garnissait les mangeoires d’une double ration du meilleur foin, on conduisait le bœuf à l’abreuvoir public afin qu’il eut : « la première eau de la Noël ». En Suède, on fixe en haut d’une perche sur le pignon de la maison la dernière gerbe de la moisson encore lourde de son grain pour en nourrir les oiseaux du ciel.
Les souliers de Noël
Le matin du 25 décembre, tout enfant, au moins dans nos contrées, se précipite pour voir quels trésors il va trouver dans ses souliers. Le Petit Jésus (et non le Père Noël qui vise à laïciser une fête qu’on ne peut pas supprimer) en effet a dû passer aux alentours de laminuit et déposer dans les souliers de tout enfant bien sage quelques uns de ces jouets tant admirés et de ces bonbons si goûtés. Charmante coutume qui remplit de joie le cœur des enfants et n’abuse aucunement de leur crédulité. Il est bien entendu que dès qu’ils ont cinq à six ans on leur explique que ce n’est pas le Petit Jésus en personne qui vient les gâter pendant la Nuit de Noël mais que les Papas et les Mamans, dont il a fait les cœurs si bons, veulent ainsi leur faire comprendre quels dons de toutes sortes l’enfant Jésus nous a apportés en venant sur terre.
L’arbre de Noël : une tradition récente
Les jouets merveilleux se cueillent aussi parfois sur l’Arbre de Noël. C’est une tradition qui, chez nous, n’est que de date très récente. Une tradition chrétienne nous montre saint Colomban quittant l’Irlande pour la Gaule vers l’an 573. Durant son séjour chez le roi des Burgondes, il rassembla ses frères sur un haut lieu autour d’un antique sapin vénéré par les habitants pour y accrocher, la nuit de Noël, des torches en forme de croix. A cette vue tout le peuple afflua et Colomban prêcha la Naissance du Sauveur. Il semble très probable que cet usage naquit en Alsace à la fin du 16e siècle. En 1840, la Princesse Hélène de Mecklembourg qui devenait Duchesse d’Orléans l’introduisit aux Tuileries et il y provoqua un grand étonnement.
Noël dans différents pays du monde
Et c’est dans tous les pays du monde qu’on se réjouit à Noël. Tout le monde sait ce qu’est Christmas pour les Anglais. C’est vraiment la fête de la famille. Le home est décoré de houx, de gui, de lierre, de laurier. Au milieu de la pièce le sapin est illuminé et garni de jouets. Et il est obligatoire de manger le fameux pudding ce jour-là.
En Scandinavie, Noël est aussi le temps des cadeaux. Longtemps d’avance on prépare les « surprises ” en grand secret. Nombreux sont les petits présents et, parfois même, une intention « satirique ” s’y cache 1
En Allemagne, certains villages ont conservé la tradition des « mystères ». Les anges, les bergers, saint Joseph et la Sainte Vierge, saint Nicolas, en évêque, saint Martin sur un cheval blanc défilent en procession, distribuant les jouets entassés dans leurs grandes bottes.
En Pologne, on rencontre des montreurs de marionnettes qui traversent la steppe pour porter aux gens des villages un répertoire de « mystères » très simplifiés. Ils sont souvent trois, l’un porte une étoile au bout d’un bâton, le second un falot, le troisième le petit théâtre.
L’Espagne a des coutumes très voisines de celles de notre Midi. En Andalousie, la fête revêt éclat et pittoresque, on peut y voir des crèches animées. Une coutume veut que l’on se salue après la messe « Nacido el Nino ».
En Italie, au début de décembre les bergers à fifre descendent des montagnes sur Rome. D’ordinaire ils viennent à trois, un enfant, un homme, un vieillard, c’est la coutume depuis des siècles. Ils portent le chapeau tyrolien orné de rubans et le grand manteau de bure. Ils jouent de plusieurs instruments (fifre, cornemuse, hautbois) devant les images de la Madone que l’on trouve aux carrefours des vieux quartiers. Ils chantent surtout des berceuses dédiées à l’Enfant-Jésus. De pieuses dames les engagent pour une neuvaine. La veille de Noël, ils sont submergés de commandes. A l’église de l’Arc Cœli de Rome, on va prier Ie « Santo Bambino ». A Naples, les crèches sont d’une très grande richesse, c’est le centre de la dévotion de la ville. Partout de par le monde Noël est fête.