Gaston Courtois nous a habitué à son sens de la synthèse et de l’essentiel, et il nous en fait ici une nouvelle démonstration. Selon le fondateur du mouvement des Cœurs vaillants et Âmes vaillantes, le sens de l’Eucharistie est indissociable d’une vie chrétienne authentique. De surcroît, l’Eucharistie est la communion à Dieu sans laquelle il n’y a pas de fraternité humaine. Voici quelques conseils écrits par le Père Courtois pour mieux transmettre aux enfants l’importance de la présence réelle de Dieu dans l’Eucharistie.
Donner aux enfants le sens de l’Eucharistie
Le Pape Pie X, en appelant les enfants à la communion précoce, a dit : « il y aura des saints parmi les enfants. » C’est dans la mesure où les enfants auront l’intelligence de la communion que celle-ci portera ses fruits en leur âme. Le gros danger pour la piété des enfants, c’est la routine, elle peut aller jusqu’au dégoût des choses saintes. C’est aux éducateurs à éveiller en leurs âmes la faim de l’hostie.
Sans une formation eucharistique solide, il n’y a pas de vie chrétienne réelle.
Le chrétien est avant tout celui qui vit de la vie même du Christ. Or, cette vie doit être normalement alimentée par l’Eucharistie. Mais le fruit de la communion ne dépend pas seulement du Sacrement, « ex opere operato », mais des dispositions du communiant, « ex opere operantis ». La messe n’est pas autre chose que la participation des membres de la communauté chrétienne à l’offrande du Christ lui-même actualisée sur l’autel. C’est dans la mesure où les enfants participeront à ce sacrifice de Jésus par la communion, au moins spirituelle, sinon sacramentelle, qu’ils réaliseront le rôle d’associé au Christ que tout chrétien devrait remplir, et qu’ils bénéficieront de l’application des fruits de la Rédemption.
L’éducation du véritable sens de l’Eucharistie est un moyen efficace pour développer chez les enfants le sens de l’unité chrétienne et de la charité fraternelle.
L’Eucharistie est pour les enfants une source de grande transformation : « une vertu s’échappait de lui qui les guérissait tous », une irradiation des vertus du Christ, et une application de toutes ces vertus : pureté, humilité, vaillance. Les enfants ont besoin de Jésus, mais Jésus aussi veut avoir besoin d’eux. Il veut avoir des humanités de surcroît en qui il puisse se prolonger pour rayonner.
Comment éduquer et développer chez les enfants le sens eucharistique ?
- Leur donner le respect de la présence réelle et de tout ce qui touche à la présence réelle.
- Leur faire comprendre l’importance de la Croisade Eucharistique (devenu le MEJ, Mouvement Eucharistique des Jeunes, ndlr) et leur donner le désir d’en faire partie.
- Eviter les saluts du Saint-Sacrement où les enfants sont passifs et s’ennuient, ne comprenant rien. Faire chanter du français autant qu’il est permis et leur commenter le sens de toutes les prières d’adoration de l’Eucharistie qu’ils ont à utiliser. Ne pas multiplier ces bénédictions du Saint-Sacrement.
- Leur donner le goût des visites au Saint-Sacrement. En faire collectivement, bien préparées et intelligemment menées. Les inciter aussi à en faire de personnelles, dans lesquelles ils parleront cœur à cœur avec Jésus. Les y faire aller aussi en équipe, pour prier à telle intention déterminée.
- Leur apprendre à faire une action de grâces personnelle, ce qui d’ailleurs, ne veut pas dire individualiste.
- Leur montrer comment la communion est le lien d’unité entre les chrétiens.
- Leur apprendre à préparer leurs communions, sans cependant leur demander des choses au-dessus de leurs forces. Leur montrer comment tout peut servir à cette préparation (en particulier le devoir d’état : mon pupitre d’écolier, c’est mon autel).
- Développer chez eux l’esprit d’offrande, offrande des autres, de ceux qui souffrent, d’eux-mêmes, en union avec l’Hostie vivante qu’est Jésus Eucharistie.
- Développer chez eux le zèle des âmes, le sens de la Rédemption du monde ; leur montrer comment ils peuvent être, par la communion, un trait d’union entre les âmes et Jésus.
- Les mettre en garde contre le respect humain direct ou à rebours (soit qu’il les empêche, soit qu’il les fasse communier parce que d’autres le font – ceci surtout en colonie de vacances ou dans les collèges). Il est de la plus grande importance que la démarche des enfants vers Jésus soit spontanée et volontaire.
- Développer chez eux l’habitude de la communion spirituelle qui est la meilleure préparation à la communion sacramentelle.