Voici un texte publié dans la revue Le patronage. Il s’adressait aux responsables du mouvement pour expliquer ce qu’étaient la vie intérieure et la nécessité de la faire vivre. Car la vie intérieure est la vie même de Dieu en nous. C’est le lieu où l’on peut l’y retrouver et donc se ressourcer.
Pourquoi la vie intérieure est-elle nécessaire ?
Dieu aurait pu agir directement sur nos âmes ; son amour nous a appelés à la dignité de collaborateurs de son œuvre. « C’est par l’homme que l’homme doit connaître le chemin du salut. » Ceci est vrai dès notre enfance : certains enfants n’ont fréquenté les patronages, les catéchismes que grâce aux bonnes paroles et aux entraînements de leurs camarades. C’est encore plus vrai pour les jeunes gens : action sur les camarades de travail, bureau, atelier.
Mais cet apostolat ne peut être efficace que dans la mesure où l’on vit soi-même de cette vie surnaturelle dont Dieu est le Principe Souverain et Jésus-Christ la Source. Sans vie intérieure il n’y a pas d’apostolat possible, car on ne donne aux autres que ce que l’on a, et un réservoir vide ne peut rendre service. Et c’est Jésus qui en est la source unique : « Veni ut vitam habeant. In ipso vita erat. Ego sum vita. »
Qu’est-ce que la vie intérieure ?
C’est la vie même de Jésus en nos âmes : grâce reçue au baptême et augmentée ou retrouvée par les sacrements. Par la grâce sanctifiante Jésus nous communique son Esprit de telle sorte que tous nos actes sont une manifestation de la présence du Christ en nous.
Jésus a dit : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments. » puis Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi. »
Que faire pour notre propre vie intérieure ?
Pour l’acquérir, il s’agit d’avoir foi en l’activité du Christ sur nos âmes, et en arracher tout ce qui est obstacle à sa vie en nous : attaches exagérées à nous-mêmes et aux choses créées : orgueil, amour des richesses et des plaisirs. Aussi, la vie intérieure demande-t-elle un effort de volonté pour rechercher Dieu, penser et agir en Lui, par Lui, avec Lui. Alors comment l’intensifier ? En augmentant notre amour par des actes méritoires (vertu, travail, acceptation des souffrances). En pratiquant la prière réfléchie : non la prière routinière, mais la prière sentie et personnelle qui nous place humblement devant Dieu en notre état de créature et de pécheur e en nous le repentir et l’horreur du péché, et le désir de Je réparer et de Je chasser.
Surtout par l’usage fréquent des sacrements, en particulier de la Sainte Eucharistie : « Celui qui ne mange pas mon Corps et ne boit pas mon Sang n’aura pas la Vie en lui. »
Mais convient-elle à tous ?
Oui, car tous nous sommes des chrétiens et jamais un chrétien ne vivra assez « la Vie du Christ ». Une vie intérieure intense ne nuira pas à nos devoirs d’état, ni professionnels, ni familiaux : unis au Christ notre modèle, qui est lumière, force, consolation, vie de nos âmes, nous aurons une surabondance de zèle, de joie, de vie, d’amour.
