Dans les revues Le patronage, une large place était faite aux sujets de catéchisme pour la transmission de la foi chrétienne au sein des groupes Cœurs vaillants. Ce texte sur l’histoire du symbole des apôtres en est un exemple. Publié en janvier 1935, il donne quelques clés pour mieux comprendre l’origine et l’importance de ce texte dans la vie de l’Eglise.
Le Symbole des apôtres ou Credo provient de la Tradition
A Jérusalem, sur le mont des Oliviers, l’une des grottes qui s’y trouvent est appelée la grotte du Credo. Les Apôtres se seraient réunis là, pour le composer. Chacun d’entre les douze aurait composé son article. Seulement, le Symbole, tel que nous l’avons, comprend non pas douze, mais quatorze articles. Cela suppose des retouches. En fait, nous avons bien une formule ancienne de douze articles. On suit sa formation par addition, à travers les premiers siècles, en consultant les Pères.
L’histoire du symbole des apôtres
Le Symbole romain est la racine de tous les Symboles occidentaux. Au IVe siècle, on s’est servi pour la première fois du mot symbole dans le sens d’aujourd’hui. On a essayé, ensuite, de le raccrocher à une étymologie. A d’autres de dire si l’on a réussi. C’est dans l’épitre du Concile de Milan au pape Sirice que le terme : « des Apôtres » est ajouté. Il est la profession de foi demandée aux fidèles pour leur baptême. Il est difficile de contester que les Apôtres en demandaient la profession avant de conférer le baptême. En ce sens, au moins, il remonte jusqu’à eux.
Mais la foi chrétienne cristallisée dans ces formules ne s’y trouvait pas tout entière. A quel moment se forma-t-il ? On suit le texte très ancien jusqu’à la dernière moitié du XIe siècle. Dans son état primitif, il remonte certainement jusqu’aux Apôtres. Et aussi dans son caractère de profession de foi baptismale adoptée par eux. Saint Augustin donne la règle que les traditions reçues dans le monde entier doivent être regardées comme provenant des Apôtres. C’est bien le cas. Cette formule d’attribution apostolique a été introduite dans le Catéchisme du Concile de Trente.
La tradition du Credo dans les Eglises Orientales
Tandis que les Eglises occidentales présentent une très remarquable fixité de symbole ; au contraire, c’est, dans les Eglises orientales, la mobilité, jusqu’à ce que nous ayons le Symbole dit de Nicée. Celui-ci est, en réalité, sorti du Concile de Constantinople en 381. A partir du Ve siècle, il élimina les autres formules. Il existe un symbole d’Arius, vers 321, – d’Alexandre, évêque d’Alexandrie, de la même époque, – un autre des environs de 300 après JC.
Le Symbole des apôtres : un document qui fait autorité
On ne peut pas dire que le Credo soit « inspiré », ni le mettre sur le même pied que l’Ecriture. La formule n’a pas été stéréotypée à l’origine ni écrite par les Apôtres. Ils l’ont seulement présentée aux fidèles pour être apprise de mémoire. L’Eglise ne l’a pas mise non plus au rang des Ecritures sacrées. Mais elle est une de ces traditions apostoliques que, d’après le Concile de Trente, l’Eglise reçoit et vénère avec la même piété et le même respect que les Saintes Ecritures. Ce Symbole est une règle de foi, imposée aux néophytes par l’Eglise. Les catholiques n’ont pas le droit de contester son autorité dogmatique. Il est un document de la foi officielle !
Je crois en Dieu,
le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre ;
et en Jésus-Christ,
son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié,
est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint,
à la sainte Église catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.
Amen.