Les brevets de spécialité pour permettre aux enfants de découvrir leurs talents ? C’était bien l’intention des « dirigeants ». Des petits carnets destinés l’un aux garçons et l’autre aux filles permettaient de leur faire connaître quels étaient les compétences nécessaires pour endosser une fonction au sein des groupes, et au-delà de cela, découvrir un métier. Cette volonté s’inscrivait bien dans ce que nous appelons aujourd’hui une éducation intégrale. Nous n’avons que peu de littérature au sujet de la pratique des Brevets de spécialité… Un avis de Jean Pihan repris par Vincent Feroldi dans La Force des enfants nous apprend que le principe des brevets de spécialité avait été assez peu développé. Pourtant des photos d’époque nous montrent les insignes brodés aux bérets des garçons et des filles…. Et qu’il existait bien des Carnets dont ont eu usage nombre de garçons et filles.
Le « carnet d’atelier » pour Âmes vaillantes et le « carnet de compagnon » pour Cœurs vaillants.
« C’est dès maintenant qu’il faut préparer ton avenir ! Peut-être n’es-tu pas encore décidée ? Alors fais l’expérience de ce qu’est un métier. Cherche dans quelle profession tu réussiras le mieux, en rendant service autour de toi – et lance-toi. » Ces quelques mots introduisent les livrets destinés à présenter les spécialités aux enfants. Dans le livret pour les filles, plusieurs fonctions au sein du mouvement sont proposées : jardinière-fleuriste, décoratrice ou encore « Bonne joueuse ». Les « brevets de spécialité » ? Un outil qui ne demande qu’à être développé au sein des patronages d’enfants : musicien, animateur, secouriste, intendant, as de la couture, cuisinier, décorateur, organisateur…
La gratuité : l’indispensable état d’esprit pour découvrir ses talents.
Les activités de loisirs aujourd’hui appelées « périscolaires » sont, parmi les lieux offerts aux enfants, les plus gratuits. L’enfant y vient pour s’amuser, être pleinement enfant au contact des autres. La gratuité permet d’essayer, de tester des choses en cherchant à devenir toujours davantage « soi-même ». Certains chanteurs, acteurs ou compositeurs de renom sont passés par un mouvement de jeunesse et y ont découvert leurs talents. Comme Jean Dujardin, ancien Scout de France : « C’est là que j’ai fait mes premiers sketchs, lors des veillées scoutes ! Je pense que c’est ici que j’ai vraiment commencé à exister. Ça m’a donné de la confiance. » Ou encore Jean-Jacques Goldman qui témoignait au Figaro en 2017 : « la musique avait une grande place puisqu’on faisait des veillées. Et on chantait. C’est là que j’ai appris à jouer de la guitare. J’ai également découvert la vie en collectivité. »